Hier, lors d’une émission politique, Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, a exprimé ceci : « nous ne voulons pas renoncer mais convaincre et dialoguer ». D’autres membres de l’exécutif multiplient aussi les « éléments de langage » sur la même tonalité. Pour Emmanuel Macron, le temps à venir est celui du Parlement. Mais tout cela ne résiste pas à la réalité.
Convaincre et dialoguer ? Les mesures d’âge (recul de l’âge légal de départ à la retraite et durée de cotisation) sont rejetées. Le pays n’en veut pas.
Le pouvoir et les puissances de l’argent – pour qui le « marché » des retraites représente un énorme pactole qu’ils lorgnent depuis des années – ont échoué dans leur exercice de funeste pédagogie. Dialoguer ? Respect du Parlement ? Cette réforme est, dès son origine, idéologique et dogmatique. Elle vise à réduire la dépense publique, à poursuivre le travail de démolition de notre système social de solidarité, à verser de plus faibles pensions, à pousser ce qui le pourront dans les bras des assurances privés, à priver les autres de la possibilité, après une vie au travail, de ne plus avoir la peur du temps de vie qui reste. Quant au véhicule législatif choisi – un projet de loi de la sécurité sociale rectificatif -, il est une nouvelle illustration d’un grave dysfonctionnement démocratique. De nombreux constitutionnalistes alertent. Affaire à suivre…
Avec cette actualité sur les retraites, voyez combien les questions sur le travail ont submergé le débat public et politique. Parfois dans la mauvaise direction, comme avec ces parlementaires Modem qui veulent maintenant s’en prendre à la durée légale du temps de travail à 35 heures, mais le plus souvent dans le sens d’un nouvel âge pour le travail, en lien avec les défis humains et écologiques des temps présents et au cœur d’un futur à imaginer.
Dans les cortèges à Pau, Bayonne, à Paris et partout ailleurs, les salariés du privé et du public, des jeunes et des moins jeunes, n’ont pas uniquement dit non à la réforme Macron-Borne-Ciotti, ils expriment aussi la nécessité de nouvelles avancées sociales, d’une autre répartition des richesses, d’un progrès de civilisation pour une société où la justice et l’épanouissement remplacent les peurs et les souffrances.
Alors, pour répondre à Olivier Véran, on ne va renoncer à rien, on va dialoguer et convaincre le plus grand nombre.
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