Le grand tumulte de Sainte-Soline, avec un exécutif qui bascule depuis le dernier 49.3 dans une stratégie de méga-désordre public pour discréditer le mouvement social dans son ensemble, n’aura pas permis de poser sereinement le débat sur l’usage de l’eau. Il y a pourtant urgence à le faire pour définir et mettre en œuvre une grande politique publique en la matière.
Quittons un instant le champ de bataille des Deux-Sèvres. Dézoomons à l’échelle planétaire.
Quand la politique est abîmée, c’est souvent la dimension internationaliste qui s’assèche en premier, qui n’irrigue plus les esprits et les pensées. Et pourtant !
Un récent rapport de l’UNESCO, sous l’égide des Nations Unies, indique que plus de 2 milliards de personnes n’ont toujours pas d’accès à l’eau potable. Pour mémoire, en 2015, la communauté internationale avait donné rendez-vous en 2030 pour apporter une réponse définitive à cet objectif de développement. Garantir la ressource la plus précieuse à toute l’humanité. Aujourd’hui, l’objectif semble difficilement atteignable.
Certes, l’accélération du réchauffement climatique a un effet direct sur la ressource en eau mais le principal blocage vient de la faiblesse des investissements pour garantir un accès à l’eau potable et à des services d’assainissement de qualité dont 4,6 milliards d’êtres humains sont privés . Dans son édition du jour, le journal « Les Échos » chiffre précisément cet océan de cupidité. Pour atteindre l’objectif fixé en 2015, il faudrait multiplier par trois les niveaux d’investissements actuels. « Le montant des financements privés mobilisés grâce à l’entremise de financements publics de développement pour l’approvisionnement en eau et l’assainissement est de 4,6 milliards de dollars entre 2016 et 2020 et de plus de 48 milliards pour le secteur de l’énergie ». Avec une addiction criminelle aux énergies fossiles. L’eau manque et le capitalisme continue à brûler la planète avec une trajectoire qui nous mène au plus près du cratère.
Avec « La Terre » – décidément, quel beau titre – vous avez la possibilité d’instruire ces enjeux et de les partager. Mesurons combien les consciences sont aujourd’hui en éveil, à la recherche de solutions et de perspectives. Partout dans le pays, dans les prochains mois, la gestion de l’eau va faire l’objet d’une actualité brûlante. Il sera question de sobriété. De choix à opérer. Que les citoyens s’en mêlent. Comme sur les retraites, il en va d’un choix de société.
Image by Iván Tamás from Pixabay.
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