COMMUNIQUÉ DU MODEF. Depuis plusieurs semaines, le monde agricole se retrouve sous pression alors que les discussions entre les industriels de l’agroalimentaire et les distributeurs se terminent le 31 janvier. Selon l’INSEE, le revenu moyen agricole pourrait reculer de 9 % cette année.
Lactalis a imposé à ses producteurs un prix du lait de 405 € pour 1 000 litres au mois de janvier. Ce prix de base ne couvre pas les coûts de production. Le MODEF revendique un prix minimum de 500 euros pour 1 000 litres.
La loi EGALIM 2 devait apporter certaines réponses mais malgré la contractualisation, les prix agricoles sont en baisse ( -31,3 % en céréales, -8,4 % en vins, -8,5 % volailles, – 4,3% en gros bovins, – 11,2 % œufs). Les coûts de production sont à des niveaux très élevés, l’électricité va augmenter prochainement de 10 % au 1er février 2024.
Le 14 décembre, le MODEF a manifesté devant le Palais Bourbon pour dénoncer le projet de loi de finances 2024. En effet, ce budget est un détournement de fonds en prenant l’Agriculture Familiale et l’Agriculture Biologique en otage. La première mesure concerne la réduction progressive de l’avantage fiscal du GNR entre 2024 et 2030. En 2030, il n’y aura plus d’avantage fiscal sur le GNR ! Cette suppression entrainera une augmentation de 5 400 euros pour une ferme qui utilise 10 000 litres de GNR par an.
Le face à face FNSEA-Gouvernement est devenu totalement insupportable ! La FNSEA a accepté la fin de l’avantage fiscal lors d’un échange avec Bruno Le Maire en septembre dernier. La FNSEA est de nouveau dirigé par un agro-industriel.
Le MODEF n’est pas dupe et dénonce cette collusion depuis 78 ans ! Ne nous laissons pas abuser par tous ces stratagèmes ! Il y a urgence à changer le cours des choses et nous pouvons y parvenir si nous en avons la volonté.
Au vu de l’évolution de la situation sociale, le MODEF est porteur des propositions suivantes :
– Fixer des prix planchers rémunérateurs garantis pour les produits agricoles,
– Créer un budget spécifique pour la souveraineté alimentaire,
– Encadrer les marges de la grande distribution, des transformateurs et l’agroalimentaire grâce au coefficient multiplicateur,
– Maîtriser les productions agricoles en instaurant des quotas afin de réguler la production,
– Stopper les négociations commerciales avec le TAFTA, CETA, MERCOSUR et la Nouvelle-Zélande,
– Le maintien de l’avantage fiscal du GNR sur les 10 000 premiers litres,
– Mettre en place un véritable plan d’urgence alimentaire anti-inflation.