« C’est du jamais vu ! »

« Vu du Béarn », la chronique d’Olivier Dartigolles. Où quand l’extraordinaire devient l’ordinaire. L’exceptionnel, l’habituel. Ce basculement provoque différentes prises. De conscience, en accéléré, face à des enjeux vertigineux. Certains procureurs réagissent alors pour dire « c’est trop tard, vous n’aviez qu’à y réfléchir avant », alors qu’il faut tendre la main et discuter car les indispensables bifurcations se réaliseront en additionnant des forces. Prises de position, avec des analyses, des propositions, qui nourrissent le débat d’idées et la bataille idéologique. Ce retour de la politique et du clivage entre les ultra-riches et les peuples, le CAC 40 et nos vies, installe un paysage politique et social bien différent à celui d’il y a cinq ans, après l’élection présidentielle de 2017. Alors certes, il y a aussi tout ce qui relève des prises de bec sur les réseaux sociaux et les chaînes d’infos, tout ce qui pourrait pousser à lâcher prise pour aller cultiver son jardin loin du tumulte. Surtout pas ! La période à venir est passionnante, riche de nouvelles potentialités, de nouveaux rendez-vous inscrits à l’agenda des prochains mois, pour faire réfléchir et pour agir.

Oui, « c’est du jamais vu » pour le capitalisme français avec ces milliards qui volent au-dessus de nos têtes, ceux de Total et du fret maritime, du secteur bancaire, celui du luxe. Une cupidité sans limite. Une grande bouffe financière où Marco Ferreri aurait pu remplacer les victuailles par des montagnes de cash. La question de la taxation des superprofits est aujourd’hui bien solidement installée. Elle va rebondir lors du prochain budget 2023. On connaît la nature de la diversion engagée par l’exécutif et qui va s’intensifier à la rentrée : « travailler plus » avec la monétisation des RTT, les heures supplémentaires, la « prime » Macron, l’assurance-chômage, les retraites. 

« Du jamais vu » encore avec une sécheresse historique. La situation en déficit en eau est inédite et on va vers des périodes plus sévères encore. Il s’agit donc de réfléchir à nos usages, à nos comportements, tant dans l’agriculture (45 % de l’eau consommée en France), que dans le secteur énergétique, l’industrie, l’utilisation de l’eau potable. Sans oublier une dimension qui n’est pas suffisamment abordée dans cette actualité climatique : le vivant, la biodiversité. Un groupe de scientifiques dans les Pyrénées, qui participent au programme de recherche « Les sentinelles du climat » étudient les impacts du réchauffement climatique sur plusieurs espèces. Les marmottes sont ainsi menacées et pourraient disparaître à moyen terme. 

Cette actualité estivale est aussi celle d’une nouvelle épreuve pour le peuple palestinien, pour les enfants de Gaza. A la tête d’une délégation d’élus mauléonais et de citoyens, Louis Labadot est revenu du camp de réfugiés palestiniens de Balata, près de Naplouse. Il dit la lutte incessante pour avoir l’accès à l’eau, à l’électricité et aux soins. La municipalité de Mauléon prépare son jumelage avec Balata. Une première pour la Soule. Terre de solidarité.

Image par Anne Bernard de Pixabay.