Depuis sa création, il y a 40 ans, le MNLE défend une agriculture soucieuse des agriculteurs, des consommateurs et de la planète. Il lutte pour enrayer les bouleversements climatiques qui ont un impact certain sur la nature et les cultures. Il défend l’accès de tous à l’eau : les dégâts engendrés par les droits de tirage et les prélèvements accordés aux agricultures productivistes – en particulier le maïs, qui nécessite de l’eau l’été, au moment le plus critique -, prouvent qu’il faut changer le modèle agricole.
Le MNLE met en cause l’organisation libérale, capitaliste et productiviste de l’économie : cela concerne aussi l’agriculture, qui ne doit pas être dominée par de gros industriels, mais doit privilégier les petites et moyennes exploitations à taille humaine, respectueuses de l’environnement. Il s’est prononcé contre les traités d’échanges CETA et MERCOSUR. Il défend la préservation des terres agricoles, contre la bétonisation.
Aujourd’hui, nous constatons que les excès de l’agro-industrie ont conduit les agriculteurs dans une situation quasi désespérée, et que le Gouvernement n’apporte pas les bonnes réponses en confortant le modèle productiviste défendu par la FNSEA, comme par certains partis politiques plus soucieux de démagogie populiste immédiate que de réflexion pour l’avenir. Oui, les agriculteurs constatent une inégalité entre les pays européens : d’autres pays d’Europe, moins soucieux que la France de préservation de la planète, appliquent des normes environnementales moins contraignantes et donc réduisent leurs coûts de production.
Pourquoi en est-on là ? Parce que les députés européens, les souverainistes du RN en tête, ont voté contre l’unification de ces normes sur l’ensemble du territoire européen, ouvrant ainsi la porte à la concurrence entre les pays membres. Oui, la grande distribution étrangle les agriculteurs.
Pourquoi en est-on là ? Parce qu’en novembre dernier les députés de la majorité ont rejeté une proposition de loi visant à instaurer des prix planchers pour les produits agricoles permettant de garantir au moins la couverture des coûts de production. Mais au-delà de ces douloureux problèmes de revenus, c’est tout le système agricole qui vacille.
Plutôt que de s’en prendre à l’Europe et aux normes environnementales, la FNSEA devrait réfléchir à une autre agriculture, moins polluante, moins gourmande en eau et arrêter de promouvoir un mode d’agriculture intensive qui nécessite des matériels surdimensionnés et des intrants en grande quantité pour nourrir un sol tellement appauvri qu’il en devient presque stérile, obligeant les agriculteurs pris dans cette fuite en avant à s’endetter toujours plus.
Il faut revenir au vrai métier d’agriculteur, à ce qui fait sa noblesse : nourrir ses semblables, aussi sainement que possible, en préservant et entretenant les terres. Il faut soutenir l’agriculture biologique, aider financièrement les jeunes qui veulent reprendre une exploitation, fixer des plafonds pour les aides afin de ne plus encourager l’agro-industrie, encadrer les marges de la grande distribution et de l’industrie alimentaire et instaurer un prix plancher pour les produits agricoles.
Image by Manfred Richter from Pixabay.
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