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Europe. 195 000 victimes des catastrophes météo

Canicules, inondations… Les événements météorologiques extrêmes ont fait au moins 195 000 victimes en Europe depuis 1980, Ces catastrophes ont coûté près de 560 milliards d’euros. Pour l’agriculture les conséquences sont « dévastatrices ».

« Les phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes ont causé des pertes économiques estimées à 560 milliards d’euros dans l’Union européenne entre 1980 et 2021, dont seulement 170 milliards d’euros (30%) étaient assurés » et fait 195.000 victimes, a estimé cette semaine l’Agence européenne de l’environnement (AEE).

L’an dernier le bilan présenté par l’agence – qui met en ligne un nouveau portail rassemblant les données les plus récentes relatives à l’impact de ces événements – s’élevait à 510 milliards d’euros et 142.000 morts, pour la période 1980-2020. Ainsi, en 2021, les inondations en Allemagne et en Belgique ont coûté près de 50 milliards d’euros. Avec des pertes humaines beaucoup plus faibles (2% du total), les inondations sont les catastrophes les plus coûteuses, représentant 56% de cette « facture ».

En termes de victimes, un changement dans la méthodologie utilisée en France et en Allemagne est à l’origine de la grande variation, a précisé l’agence européenne.  « Pour éviter plus de pertes, nous devons de toute urgence passer de la réaction aux phénomènes météorologiques extrêmes (…) à une préparation proactive », a insisté Aleksandra Kazmierczak, une experte de l’AEE.

Les canicules meurtrières

Dans le nouvel inventaire, les canicules comptent pour 81% du nombre de morts et pour 15% des dommages financiers. Marqué par des vagues de chaleur à répétition, l’été 2022, non encore comptabilisé, a connu un nombre de décès plus élevé que d’habitude dans toute l’Europe.

Il y a eu 53.000 (16%) décès de plus en juillet 2022 par rapport aux moyennes mensuelles de 2016-2019, tous n’ayant pas été directement attribués à la chaleur, a précisé l’AEE. L’Espagne a enregistré plus de 4.600 décès liés à l’extrême chaleur entre juin et août.

Les modèles climatiques prévoient des vagues de chaleur extrêmes plus longues, plus intenses et plus fréquentes, ce qui doit obliger l’Europe à agir pour protéger sa population vieillissante, vulnérable aux températures élevées.

« La plupart des politiques nationales d’adaptation (…) reconnaissent les effets de la chaleur sur les systèmes cardiovasculaire et respiratoire, mais moins de la moitié couvrent les effets directs de la chaleur tels que la déshydratation ou les coups de chaud », note l’agence.

Pour l’agriculture, des conséquences « dévastatrices »

Sur les sols, le changement climatique induit par l’homme a multiplié par cinq ou six la probabilité de sécheresse en 2022, lors de laquelle les incendies de forêt ont touché plus du double de la superficie par rapport aux dernières années, a relevé l’AEE.

Le coût des sécheresses pourrait passer de neuf milliards d’euros par an actuellement à 25 milliards annuel à la fin du siècle si le réchauffement est de 1,5°C, mais il pourrait grimper à 31 milliards pour 2°C et 45 milliards pour 3°C, selon les scénarios scientifiques.

« Les agriculteurs peuvent limiter les effets négatifs (…) en adaptant les variétés de cultures, en changeant les dates de semis et en modifiant les modes d’irrigation », a indiqué l’AEE. « Si l’on ne s’adapte pas davantage, les rendements et les revenus agricoles devraient diminuer à l’avenir », a-t-elle prévenu.



Image par Gerd Altmann de Pixabay.

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