En ce début d’année – avec mes meilleurs vœux aux amis de La Terre -, on a tant d’urgences et de sujets à traiter pour redonner le goût de l’avenir et éclairer un présent où se joue justement la question du futur pour les humains et la planète.
En parcourant la presse dans ce temps de bascule d’une année à l’autre, entre « bilan » et « perspectives », je constate une évidence : l’actualité, à condition de ne pas se laisser détourner par la cohorte médiatique de rageux, haineux et belliqueux, nous dit qu’il faut bifurquer, changer, transformer et sans barguigner, sans tarder.
D’abord pour en finir avec les guerres et les conflits. La Paix et la sécurité pour toutes et tous !
Impossible me répondent des âmes corsetées par des « fatalités » qui ne sont que la conséquence des dérèglements internationaux. Il s’agit donc de penser à d’autres logiques, à d’autres relations, à d’autres processus.
Je lis que les émissions à gaz à effet de serre n’ont pas baissé en France au cours des neuf premiers mois de l’année malgré les engagements de l’exécutif. Qui pouvait raisonnablement penser que les difficultés de notre filière nucléaire, provoquées par des choix politiques, passés et plus récents, n’allaient pas avoir un impact sur notre mix énergétique avec une surconsommation de gaz pour produire cette énergie ?
Je lis que l’évolution de la situation sanitaire en Chine fait peser de lourdes menaces sur notre approvisionnement en médicaments. C’est le cas pour le paracétamol dont on ne produit plus en France le principe actif depuis la fermeture du dernier site industriel en 2008. Sur ce sujet, comme sur la situation hospitalière, le manque d’anticipation n’est en rien une fatalité mais une conséquence de l’organisation d’un marché organisant la concurrence libre et faussée entre travailleurs.
Je pourrais ici faire la liste des sujets dans cette actu des derniers jours qui en dit beaucoup sur l’état de notre société, les besoins à satisfaire, les défis humains et climatiques qui ne sont que les deux faces d’une même réalité : notre devenir et celui des générations à venir.
Alors, dans cette revue de presse, je me suis arrêté sur la « Une » de l’Humanité du 30 décembre. Oui, un arrêt. Franc et net quand on peut être trop souvent emporté par le torrent ininterrompu d’une actu permanente pour nourrir les chaînes d’infos et les réseaux sociaux. Oui, un arrêt sur des photos et sur un mot. Les photos de salariés. Et un mot, ils sont nos « essentiels ». Leur utilité sociale, irremplaçable, a été révélée, pour celles et ceux qui en doutaient encore, en 2020 lors du premier confinement. Près de trois ans après cette « révélation », ces « essentiels » sont les premiers de corvée dans le viseur de la réforme des retraites et des nouvelles règles d’indemnisation de l’Assurance-chômage. Dans les prochaines semaines, il faudra en faire la démonstration, s’en expliquer, convaincre de cette réalité pour en empêcher sa mise en œuvre.
Sans oublier une dimension tout aussi essentielle. Il s’agira aussi de faire le récit d’un autre chemin à prendre, de répondre à des questions précises sur le financement, le pouvoir, les modalités pour atteindre des objectifs émancipateurs.
Je continuerai à le faire dans les différents espaces médiatiques où j’interviens. Ici et ailleurs. Ici, chaque semaine, dans un espace fraternel et progressiste. Ailleurs, dans un climat rugueux et même parfois dangereux. Et aussi depuis Pau et le Béarn qui inspirent régulièrement cette chronique des racines et du lointain.
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