Pour moi, depuis maintenant de nombreuses années, la journée commence invariablement par la lecture de La République des Pyrénées et Sud Ouest (édition Béarn et Soule). Dans cet ordre précis. Pourquoi ? C’est comme cela, voilà tout. Avant la presse nationale, ce passage prioritaire par la PQR me donne une première couleur sur le traitement de l’actualité du jour, de l’international au local. Aujourd’hui, dans les pages de Sud Ouest, les regards croisés de deux « experts » sur la réforme des retraites, Franck Morel, avocat du droit du travail, et Henri Sterdyniak, économiste, proposent des décryptages de haut vol. Dans les pages locales, de fortes inquiétudes sur l’avenir de l’aéroport de Pau. À quand une véritable synergie avec Tarbes ? Dans La République des Pyrénées, la station de ski d’Artouste passe « enfin en mode hiver ». Dans les pages paloises, le collectif du quartier Kennedy poursuit ses actions. La mairie n’a toujours pas donné suite à son engagement public d’une rencontre en janvier. Dans les deux journaux, les pages sportives font le récit d’un week-end douloureux pour la Section paloise, face à Toulon, et pour l’Élan Béarnais, battu par Le Mans. Le Pau FC obtient le match nul face à Annecy.
J’apprécie les portraits en dernière page. Un trombinoscope quotidien de héros de ce même quotidien, gens d’ici investis, engagés. Il est aujourd’hui question de la présidente du musée de la Résistance et de la Déportation des Pyrénées-Atlantiques, du président de l’association « Les Pneus » de Pau, un atelier solidaire dont l’avenir n’est pas assuré, et du nouveau responsable de l’association de pêche du gave d’Oloron.
Informer de la situation en Ukraine jusqu’à la vie locale dans nos plaines et vallées, sur la réforme des retraites comme sur le renouvellement du bureau d’une association qui vient de tenir son assemblée générale.
Et imprimer ! J’aime le papier. Pour des raisons professionnelles, en soirée, je consulte les éditions du lendemain sur les écrans mais pour rien au monde je ne manquerais le rendez-vous à la maison de la presse à Pau, au kiosque à Paris. Un journal, c’est du papier et de l’encre. C’est sur le coin du zinc d’un café. Sur un banc public, un siège de la SNCF (où je laisse régulièrement l’Humanité), un gîte en montagne.
Informer et imprimer au pays ! J’en viens à l’objet de ce billet. Mardi dernier, après une assemblée générale du personnel de l’imprimerie de Pyrénées Presse à Berlanne, la grève a été décidée pour s’opposer au transfert de l’impression de La République des Pyrénées et l’Éclair vers le centre d’impression du groupe Sud Ouest à Bordeaux. Un Comité social et économique est convoqué ce lundi.
Imprimer au pays, ici en Béarn, c’est de l’emploi local avec un bel outil et aussi de très belles compétences. C’est aussi la possibilité de boucler l’édition plus tard et donc d’informer au mieux, au plus près. C’est enfin une véritable aberration environnementale que d’aller imprimer dans la métropole bordelaise (ah ! Cette métropolisation que j’aborde ici régulièrement…) pour, après, venir nous livrer les journaux ici.
Il faut donc que le groupe Sud Ouest renonce à ce funeste projet pour la mission d’information, l’emploi et le climat.