« Vu du Béarn », la chronique d’Olivier Dartigolles. Au tout début de cette chronique, Patrick le Hyaric m’avait demandé de parler de notre époque et de l’actualité depuis Pau et le Béarn. Ce que j’ai essayé de faire avec des « vues d’ici » entre gave de Pau et sommets des Pyrénées. Ce regard enraciné n’a pu s’empêcher, chroniques après chroniques, de tisser des fils entre le « local et le global », les gens d’ici et ceux d’ailleurs.
Le cri de douleur de nos frères kurdes de la rue d’Enghien a porté jusqu’ici. La haine raciste qui tue de nouveau. J’ai souvenir de mon départ de Pau pour Diyarbakır. Du soleil et de la douceur du nouvel an kurde, le jour du Newroz, de la beauté et du courage de ces femmes et de ces hommes, sentinelles de nos libertés. Viendra le temps de leur droits, de la justice pour eux, de leur sécurité. Chez eux et ailleurs.
Le temps de la Paix doit redevenir un objectif premier. Dix mois après le début de la guerre en Ukraine, dans un monde avec tant de conflits armés oubliés, avec des logiques d’affrontements et de tensions trop sous-estimées, nous achevons 2022 avec un calendrier sans une date, une initiative, une perspective pour mettre un terme à la guerre et agir pour la Paix et la sécurité collective.
Le temps doit redevenir un bien commun en l’arrachant des mains cupides et hostiles. Dans un entretien au journal Sud Ouest, Bernard Bégaud, ancien chef du service de pharmacologie du CHU de Bordeaux, évoque la pénurie de médicaments : « c’est en grande partie idéologique, deux ans après le Covid, les leçons n’ont pas été tirées, le pays est toujours allergiques aux stocks, toujours sous l’emprise de la doctrine du flux tendu dictée par des cabinets conseil ». Ah les affreux ! Cela mériterait une nouvelle commission d’enquête parlementaire ! Comment retrouver une souveraineté industrielle concernant les 80 médicaments essentiels ? Voilà un débat passionnant pour l’année à venir.
Une année qui commencera par un affrontement politique et idéologique de haute magnitude sur l’avenir des retraites. On vient d’en avoir la confirmation sur l’assurance-chômage (avec un gouvernement qui envisage, avec un taux de chômage sous les 6% – contre 7,3% actuellement -, une durée d’indemnisation réduite de 40% et non de 25%), l’exécutif engage de nouveau une offensive antisociale contre l’intérêt général.
2023 devra donc, le plus solidement possible, ouvrir une espérance nouvelle car rien n’est possible sans une alchimie politique et sociale qui repose sur deux critères : un objectif qui vaut la peine (souhaitable !) et qui peut être atteint (possible !). Si rien ne se lève, alors le temps qui vient est celui de réels dangers.
Comme en 2022, la chronique donnera à voir, à sentir, à apprécier, les formidables potentiels pour un temps humain et durable. Merci aux équipes de La Terre et pour les messages de celles et ceux qui suivent ce « Vu du Béarn ».
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