Enfant de la Corrèze, Claude Michelet, « l’écrivain-paysan » a vendu des millions de livres. Après avoir vécu à Paris jusqu’au début des années 50, il s’était installé à Marcillac dans la maison familiale en 1960 où il avait cultivé la terre et élevé des vaches.
Fils d’Edmond Michelet, nommé ministre des Armées par le général De Gaulle à son retour du camp de Dachau, Claude Michelet était père de six enfants. Il s’était retiré depuis plusieurs années de la vie publique pour s’occuper de son épouse qui souffrait d’une maladie dégénérative.
Cet accompagnement d’aidant au quotidien l’avait beaucoup affaibli, tout comme la mort de son fils aîné David en 1995, engagé comme casque bleu volontaire en ex-Yougoslavie.
Les romans de Claude Michelet, dits « de terroir », reflets de la société rurale du siècle dernier, ont eu un grand retentissement dans la conscience collective française.
Au milieu des années 70, lors de la foire du livre de Brive,une bande d’écrivains, rassemblés autour de Jacques Peuchmaurd, directeur littéraire chez Robert Laffont, crée « l’école de Brive ». On y retrouve Claude Michelet, Gilbert Bordes, Jean-Guy Soumy ou encore Colette Laussac.
Avec « Des grives aux loups », consacré en 1980 par le prix des Libraires, Claude Michelet vend plus de 500.000 exemplaires en quelques mois. Il raconte l’histoire au XXe siècle de la famille Vialhe établie dans le village de Saint-Libéral (Corrèze) et s’est inscrit dans la tradition des romans populaires du XIXe siècle. Les éditions Robert Laffont dénombrent près de 3 millions d’exemplaires vendus.
Suivent trois autres romans de famille, « Les palombes ne passeront plus », « L’appel des engoulevents », « La terre des Vialhe »,
Jusqu’en 1952, Claude Michelet a vécu à Paris en rêvant à la campagne corrézienne où sa famille possède un domaine, ancien refuge de maquisards.
À 14 ans, il décide qu’il sera agriculteur. Après une formation à l’école d’agriculture de Lancosme (Indre), il part pour le service militaire en Algérie (1958-1960). « Appelé en Algérie (…), il n’en est jamais tout à fait revenu, comme tous ceux de sa génération », a confié son fils cadet Jean-Marc, qui en annonçant son décès.
Claude Michelet s’installe en 1960 à Marcillac dans la maison familiale. Avec dix-neuf hectares de terres en friche, cinq vaches et une génisse, il se met à l’ouvrage. Dans « J’ai choisi la terre» paru en 1975, il décrit très simplement ses années de labeur ponctuées de réussites et d’échecs. Par ce premier succès, il devient le porte-voix de milliers de petits exploitants souvent désorientés par les réformes agraires. Au fil des pages, il voue une rancœur tenace aux technocrates, aux planificateurs et aux économistes. Passionné par la cause paysanne, il veut démontrer que ces milliers d’exploitations qui jalonnent le pays sont la marque de l’identité française.
Le style est simple, les pages sont rythmées par les guerres, les conflits de générations, les révolutions techniques mais aussi les amours, les mariages et les deuils. L’histoire d’une famille française comme il y en eut des millions et d’un village comme il y en eut des milliers.
(Avec AFP).
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