Le MNLE réseau «Humanité et Nature» exige un moratoire sur le projet des bassines et exprime sa totale solidarité et soutien aux manifestants blessés et aux victimes des charges de police.
Avec « Non aux bassines, No bassaran ! », la Confédération Paysanne, Solidaire, la CGT, Greenpeace, la Ligue des droits de l’Homme, etc … organisateurs de la mobilisation, nous nous sommes retrouvés au cœur de 30 000 manifestants à Vanzay (350 habitants) dans les Deux-Sèvres, à 6 Kms de la méga bassine de Sainte Soline pouvant accueillir 628 000 mètres cubes d’eau.
Sur deux départements, Deux-Sèvres et Vendée, près d’une cinquantaine de bassines sont prévues. Elle se construisent avec le soutien des pouvoirs publics et sont financées à 70% par l’Agence nationale de l’eau.
Cette pratique de construction de bassines et de forages (100 mètres de profondeur pour aller dans la nappe phréatique) est mise en œuvre par des gros exploitants agricoles dans une logique productiviste, notamment de culture du maïs ; l’intérêt général est méprisé, le bien commun privatisé, avec des conséquences dramatiques pour l’environnement : assèchement des cours d’eau, destruction de la biodiversité et du vivant dans le marais Poitevin, etc..
Cette multiplication de l’irrigation agricole est inacceptable. L’inquiétude ne peut que grandir après l’été caniculaire que nous venons de connaître. En effet, les climatologues nous alertent sur l’insuffisance des pluies d’automne et d’hiver, sur une ressource en eau qui se fait rare avec une recharge des nappes phréatiques très déficitaire dans de nombreuses régions.
Ces projets sont mis en œuvre avec une logique de croissance déplorable pour notre environnement commun. La même logique que la poursuite du remembrement, avec la destruction de tous les obstacles à une agriculture intensive (haies, bosquets, talus, cours d’eau, chemins de campagne) qui a modifié les paysages, les milieux naturels et la biodiversité, porté atteinte au cadre de vie, engendré des conséquences climatiques dramatiques et pénalisé l’intérêt général.
Rappelons qu’actuellement nous consommons deux fois et demie ce que peut offrir notre planète. Avec cette pression sur l’environnement et les ressources naturelles, au moment où il nous faut partager les richesses que restera-t’il aux futures générations ?
L’eau est un bien commun, elle ne doit pas devenir une marchandise. Sa gestion doit être publique avec participation des consommateurs. L’heure est donc à la mise en œuvre d’actions pour changer de modèle économique, stopper le productivisme tant agricole qu’industriel.
Un développement économique social et environnemental plus résiliant est indispensable. Un autre modèle agricole, une agriculture paysanne rémunératrice, de proximité, avec de nombreuses fermes à taille humaine (100 hectares) permettant un million d’emplois est possible.
Les pouvoirs publics, le Gouvernement sont interpellés sur ce choix de société. Ce n’est pas par la violence des forces policières ou en criminalisant les mobilisations que le Gouvernement règlera la situation : bien loin de ses promesses vibrantes sur la voie annoncée de la transition écologique, il a choisi la voie de l’hypocrisie et la violence d’état.
La Ligue des Droits de l’Homme a d’ailleurs constaté l’entrave par les forces de l’ordre à l’intervention des secours pour des situations d’urgence absolue.