Prix des carburants. Les ruraux sans réponse spécifique
La poursuite de la hausse du coût de l’énergie s’impose majoritairement aux habitants du monde rural dans leurs déplacements et le système de chauffage, alerte l’Association des maires ruraux de France (AMRF).
Le président de l’Association des maires ruraux de France (AMRF), Michel Fournier, demande dans un communiqué de l’association, que des mesures spécifiques de soutien du pouvoir d’achat des travailleurs et habitants du monde rural qui subissent le plus fortement la hausse des prix des carburants, pour se déplacer et aussi pour se chauffer.
Pour l’AMRF, « en annonçant le relèvement de 10% le barème permettant de calculer l’indemnité kilométrique, l’État priorise les foyers qui paient des impôts et dont l’activité professionnelle justifie de l’usage d’un véhicule hors déplacement domicile-travail qui reste le principal poste de dépenses des ruraux. Si, après la prime inflation plus « universelle », la réponse apportera potentiellement un coup de pouce à certains (ceux qui paient des impôts), elle n’est en rien une mesure adaptée aux situations spécifiques du monde rural en raison des autres motifs de déplacements du quotidien. À titre d’exemple, rallier une maison France services située à 30 minutes, c’est aujourd’hui pour un habitant un coût de près de 7 euros aller/retour en voiture.
Cette disposition ne concernant qu’une minorité de foyers (2,5 millions de foyers fiscaux sur les 37.9 millions, dont seulement 16.5 imposables), l’immense majorité des foyers fiscaux vivant dans le monde rural est d’abord contrainte d’utiliser la voiture (souvent deux par foyer) pour aller travailler sans être éligible à la mesure. La situation économique de nombreuses entreprises rurales réduit la probabilité que l’impact se répercute sur les indemnités kilométriques directement versées par les employeurs à leurs salariés qui utilisent leur véhicule personnel et qui ne sont pas imposables. Sans oublier le fait que dans les campagnes beaucoup encore utilisent des chauffages au fioul dont le prix augmente dramatiquement sans pouvoir accéder aux aides pour le remplacement des chaudières au fioul. Les maires ruraux de France souhaitent qu’une concertation rapide soit engagée pour une réponse complémentaire à ce dispositif incomplet pour les campagnes. Il s’agit d’éviter une double pénalisation durable, sans mesures spécifiques adressées aux habitants du monde rural qui dans leur vie quotidienne ne bénéficient d’aucune solution alternative de mobilité capable de satisfaire aux contraintes de la vie courante (course, mobilité familiale, etc) ».