Neuf ans après leur dernière synthèse, les experts climats de l’ONU ont publié le 20 mars un nouveau document présentant le consensus scientifique sur le réchauffement climatique, accompagné d’un « résumé pour les décideurs ». Je l’ai déjà écrit au fil de cette chronique. Il s’agit là d’un défi existentiel. Avec une question : quel futur vivable ?
Un premier constat : le degré de certitude est renforcé. Plus personne ne peut aujourd’hui contester le réchauffement climatique et son origine humaine, notamment via notre addiction aux énergies fossiles.
Second constat : par rapport aux précédents travaux de synthèse, le réchauffement climatique se produit plus vite et plus fort que prévu. Aujourd’hui, le risque d’atteindre des « points de bascule », avec des conséquences irréversibles majeures, est une réalité que l’on mesure avec la fréquence et l’intensité des phénomènes extrêmes (inondations, canicule et sécheresse). Pour António Guterres, secrétaire général de l’ONU, « nous nous rapprochons du point de non-retour, du dépassement du seuil de réchauffement maximum de 1,5 degré ».
D’où l’importance du « résumé pour les décideurs » pour une réduction rapide des émissions de gaz à effet de serre, à commencer par celles liées au pétrole, au gaz et au charbon. On y trouve un panorama des solutions possibles.
Nous avons donc besoin d’avoir un grand et beau débat sur la manière d’engager des bifurcations, des ruptures. Une nouvelle manière de produire et de consommer. La décennie à venir est décisive pour décider de la nature et du calendrier des actions pour atteindre nos objectifs.
J’en viens à une actualité tout aussi brûlante. Concernant le dossier des retraites, le pouvoir macroniste n’est pas uniquement dans une contre-réforme, des plus régressive pour notre société , il est aussi dans un processsus qui vise à un effondrement de notre vie démocratique. Alors que la crise démocratique est déjà très aiguë, une nouvelle étape vient d’être franchie rendant imprévisible le proche avenir. Or, pour débattre et agir pour un futur vivable, à partir des travaux et des préconisations du GIEC, il nous faut un climat démocratique permettant l’écoute et l’échange, la réflexion, avec les citoyens, le mouvement social, les associations, les élus.
Et en finir avec le mépris élyséen qui met le feu au pays.