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Raymond Girardi : « L’industrialisation et l’ultralibéralisme agricole sont un échec total »

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Le 20 mars prochain, à Donzac, Raymond Girardi, vice-président du MODEF participera à une grande contre publique avec les agriculteurs, avec Éric Cadoré, conseiller régional d’Occitanie et président de la commission eau et Rodolphe Portolès, conseiller régional du Tarn-et-Garonne. L’initiative organisée par le PCF de Castelsarrasin, Valence et Lomagne se tiendra le jeudi 20 mars 2025 à 19h à la salle « La Clé des Sources », 1 rue de l’école à Donzac (Tarn-et-Garonne). Entretien.

Les élections aux Chambres qui viennent de se dérouler avec une poussée notable de la CR Comment d’après vous s’annonce l’avenir du mouvement paysan ?
Raymond Girardi : La cogestion FNSEA-gouvernement depuis l’après-guerre a emmené au désastre actuel : effondrement du nombre d’agriculteurs (de 2.5 millions à 350 000) et de la souveraineté alimentaire (fruits, légumes, viande, grandes cultures hormis le blé, …). Dans la tête des agriculteurs, la CR représente la colère, le mécontentement et l’anti-FDSEA d’où le vote qui en fait aggrave la situation des agriculteurs.


Dans ce contexte, il semble que l’on marche sur la tête avec une demande de plus de dérégulation réglementaire alors que le fond reste la juste rémunération des agriculteurs qui doivent pouvoir vivre de leurs productions. Quelle est votre analyse ?
R.G. : Le problème, c’est que la CR et la FNSEA ont la même base philosophique : le libéralisme pur et dur avec comme socle l’économie de marché basée sur l’offre et la demande ; alors que les paysans ont besoin de prix garantis pour avoir un revenu décent.


Les attaques du monde agricole contre les « normes » jugées contraignantes rejoint celles du lobby agro-alimentaire. N’y a-t-il pas un danger in fine pour les consommateurs ?
R.G. : La question du trop de normes est un vrai problème pour l’activité agricole dans la mesure où souvent elles sont inadaptées et contradictoires et n’apporte rien pour la santé publique.
D’autre part, certaines règles sont spécifiques à la France et représente une concurrence déloyale pour nos agriculteurs, d’où la colère contre certaines normes

Fruits à l’exportation, céréales tributaires des marchés mondiaux, élevages intensifs ou exploitations de plus en plus grandes… On observe une dérive capitaliste et libérale qui n’alimente que les marchés financiers et non plus les besoins en autosuffisance alimentaire. Que faire ?
R.G. : L’industrialisation de l’agriculture et l’ultralibéralisme agricole qui devaient résoudre la question de la souveraineté alimentaire est un échec total ; ce que le MODEF dit depuis 60 ans.
Il faut développer un nouveau modèle agricole qui corresponde aux besoins des consommateurs et à la nature profonde de l’agriculture familiale de la France. C’est ce que le MODEF a proposé lors de son dernier congrès avec notamment la perspective de revenir à 1 million d’agriculteurs en France.

L’artificialisation des terres est entrée dans une phase critique. Avec un foncier agricole hors de portée des jeunes qui veulent s’installer, comment inverser la tendance ? Avec quels outils ?
R.G. :
La restructuration de l’agriculture avec comme socle l’agrandissement sans limites basée sur la financiarisation du foncier est là aussi un échec cinglant. Il nous faut impérativement redonner l’accès au foncier à de nombreux candidats et il n’en manque pas !
Pour cela, la France dispose d’un outil extraordinaire qui est unique dans l’U.E. , ce sont les SAFER. Il nous faut les doter de moyens financiers pour remplir cette mission et le problème est réglé pour aller ver un million de paysans et retrouver la souveraineté alimentaire.

Le jeudi 20 mars à Donzac (82), vous participez à une rencontre avec les agriculteurs et le monde rural à l’initiative des communistes de la région. N’est-il pas trop tard pour renouer le dialogue alors que les idées réactionnaires les pires progressent dans les campagnes, au fil des élections ?
R.G. : Il n’est jamais trop tard pour bien faire surtout quand c’est une question vitale d’intérêt national pour nourrir notre population (premier besoin des êtres humains)
Nous sommes dans une phase identitaire et de choix fondamentaux pour notre pays. Où l’on continue dans cette voie réactionnaire et conservatrice destructrice où l’on s’engage sur une voie nouvelle progressiste correspondant aux besoins et aux attentes de nos concitoyens. Le parti communiste a un rôle majeur à jouer avec toutes celles et ceux qui partagent ces objectifs et je crois qu’ils sont très majoritaires en France.

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